La Peur d'après la nouvelle de Stefan Zweig au Théâtre Michel !
Mais quoi ? Qu'est-ce que c'est ?
Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, « La Peur », en est le meilleur exemple. Irène, mère au foyer, trompe son mari, Fritz, avocat pénal. Un soir, une femme l’interpelle à la sortie de chez son amant. Elle prétend être la petite amie de ce dernier, interdit à Irène de revenir le voir et lui réclame de l’argent en échange de son silence. Dès lors, Irène vit dans la hantise que son mari apprenne sa liaison.
Digne d’un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses de cette femme, adultère traquée par l’étrange compagne de son amant. On assiste à la dégradation inexorable d’un couple qui ne se comprend plus…
Mensonges ? Manipulation ? Hallucinations ? Comment garder le secret et échapper à cette tourmente sans fin ? Son couple vacille jusqu’au dénouement, véritable coup de théâtre. Du grand Stefan Zweig !
Mais quoi ? J'en pense quoi ?
C'est une très belle découverte ! Zweig me rappele mes "années lycée", l'affiche de la pièce est intrigante et le Théâtre Michel a très souvent une programmation de qualité. J'adore aller au théâtre sans trop savoir ce qui m'attend et être totalement séduit par la pièce. Ce fut le cas avec "La Peur" !
Le public finit de s'installer et déjà le rideau s'ouvre. J'aime quand la mise en scène casse un peu les codes du théâtre car cela crée une Ambiance totalement différente de ce qu'on a l'habitude de voir. Le public hésite, s'interroge, se demande si la pièce a commencé... Mais quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Et c'est réussi ! On a vraiment l'impression de rentrer dans la maison de ce couple; limite on est voyeur. On commence à se sentir mal à l'aise, ce sentiment qui n'est pas sans rappeler, à plus petite dose hein, le mal être dans lequel l'héroïne va plonger. Ce début de spectacle nous permet de rentrer progressivement dans cette pièce dérangeante. La mise en scène d'Elodie Menant est vraiment le point fort de ce projet. Le décor amovible y est pour beaucoup. C'est une mise en scène très cinématographique, on passe d'une scène à une autre, il y a un réel travail, un vrai montage entre les scènes. Rien n'est laissé au hasard. Le décor évolue et bouge en même temps que la peur de cette mère au foyer monte crescendo. La jolie maison des années 50 qui se transforme en prison sous nos yeux et pourtant le décor est le même. Notre imaginaire est stimulé. C'est une réussite !
Le choix des musiques est parfaitement en adéquation avec l'univers de ce thriller amoureux. Mais quoi ? On ne décroche pas et on veut connaître la fin à tout prix. Bien évidement je ne vais pas vous dévoiler le coup de théâtre final mais je peux au moins vous dire que l'adaptation est faite de main de maître ! Le texte est vraiment sublime. La tension monte crescendo jusqu'à l'explosion finale mais le rire libérateur n'est pas bien loin. Des répliques viennent "calmer la situation" pour mieux nous surprendre après. Le dosage est parfait.
Le jeu des comédiens y est pour beaucoup. Hélène Degy, Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud sont excellents ! La direction des acteurs est idéale. Chacun à fond dans son rôle, bien à sa place, gestuelle très précise, une diction plus que parfaite, une envie folle de défendre ce texte. Coup de coeur pour Hélène Degy, qui joue le rôle d'Irène. Elle a une présence scénique indéniable, une palette d'émotions incroyable. Son jeu est d'une justesse ! Ce côté "Bree Van de Kamp" : elle ne laisse rien paraître à l'extérieur mais on ressent quand même tout ce qui se passe à l'intérieur. Très investie dans son personnage, Hélène maîtrise sa voix à la perfection, ses graves sont sublimes.
Mais quoi ? Un grand bravo à toute l'équipe !
Je vous laisse découvrir quelques images ci-dessous.
Mais quoi ? Où ? Quand ? Comment ?
Du jeudi au dimanche à 19h00 au Théâtre Michel du 07 octobre au 31 décembre !
Courez au théâtre et donnez-moi vos impressions en commentaire !