Colorature au Théâtre Actuel La Bruyère !
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Mais quoi ? Qu'est-ce que c'est ?
Florence Foster Jenkins, la soprano qui chantait divinement faux !
New York 1930. Florence Foster Jenkins, riche héritière américaine, s’improvise soprano colorature et massacre les plus fameux airs d’opéra autant par la fausseté de sa voix que par ses fantaisies rythmiques. Des années plus tard, au piano d’un club de jazz en vogue, Cosme McMoon, son accompagnateur, nous fait revivre les souvenirs à la fois hilarants et bouleversants des douze années de leur étonnante collaboration et de cette incroyable ascension vers une célébrité dérisoire qui les mènera ensemble jusqu’au prestigieux Carnegie Hall.
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Mais quoi ? J'en pense quoi ?
Agnès Bove incarne Florence Foster Jenkins avec une justesse impressionnante. Jouer une femme qui chante faux tout en restant sincère et touchante, c’est un vrai numéro d’équilibriste, et elle le réussit haut la main. Elle ne joue pas Florence, elle est Florence. On rit de ses fausses notes, beaucoup même, mais on est surtout ému par sa passion et sa fragilité. Mais quoi ? Sa performance est remarquable, pleine de nuances. Et c’est là toute la force et la cruauté de cette histoire : on s’attache à Florence, à son rêve un peu fou, à son insouciance désarmante. On rit de ses maladresses, et puis, soudain, on doute… Est-ce qu’on a raison de rire ? N’est-elle pas, au fond, profondément tragique, cette femme qui ne réalise pas qu’elle est moquée ? La pièce de Stephen Temperley joue sur cette ambiguïté, nous balançant entre éclats de rire et pincements au cœur.
Le pianiste, joué ce soir-là par Cyril Romoli, est parfait dans ce rôle de témoin. Il oscille entre bienveillance et perplexité : doit-il encourager Florence, profiter de la situation ou essayer de lui ouvrir les yeux ? À travers lui, la pièce glisse de la comédie à quelque chose de plus touchant. La mise en scène d’Agnès Boury, sobre mais efficace, joue brillamment sur cette tension : Florence brille dans ses costumes extravagants, persuadée d’être une diva, tandis que le piano, imperturbable, semble observer la scène en silence. Naufrage ou triomphe ? Mais quoi ? Il y a cette question qui nous trotte dans la tête en sortant du théâtre : qu’est-ce que l’art, au fond ? Est-ce la maîtrise ou la passion ? Ce qui rend cette pièce encore plus fascinante, c’est qu’elle est inspirée d’une histoire vraie. Et étrangement, elle fait écho à notre époque : aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, tout le monde peut devenir une star, parfois malgré lui. Sommes-nous Florence, enfermés dans nos illusions ? Ou bien sommes-nous ce public qui ricane derrière son écran ? On ressort du spectacle secoué, hilare, un peu gêné d’avoir ri, et surtout, profondément touché. Parce qu’au fond, qu’est-ce qui est le plus beau ? Chanter faux avec passion ou se taire par peur du ridicule ? Florence, elle, n’a jamais hésité. Et c’est ça qui est incroyable. Mais quoi ? Foncez voir ce spectacle. C’est une magnifique ode à l’imperfection, au rêve et à l’audace. Bravo !
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Mais quoi ? Où ? Quand ? Comment ?
Jusqu'au 29 avril 2025, les samedis à 15h, les dimanches et lundis à 19h30 et le mardi à 21h au Théâtre Actuel La Bruyère, Paris 9ème.
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